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27 novembre 2014

Documentaire Boxe : Marcel Cerdan Une légende française


Date : 2009        Durée : 86 mn       Langue : Français

 

Dans la nuit du 28 octobre 1949, Marcel Cerdan traverse l'Atlantique. Il se rend aux Etats-Unis pour combattre contre l'Américain Jake LaMotta, mais aussi pour retrouver Edith Piaf, son grand amour. Malheureusement, l'avion n'atteindra jamais le continent américain, victime d'un accident au-dessus des Açores. Champion de France puis d'Europe dans deux catégories, celui qu'on surnommait le «Bombardier marocain» avait ravi à l'Américain Tony Zale dit «l'Homme d'acier», le titre de champion du monde des poids moyens en 1948. Au lendemain de la guerre, cet Algérien d'origine et Marocain d'adoption avait redonné à la France des raisons d'être fière. Retour sur la vie et le parcours d'un des plus célèbres boxeurs français...

 

 

 

 

Plus d'infos :

Le flâneur nostalgique, du boulevard Rahal El Meskini à Casablanca, ne pourra passer devant la brasserie « Marcel Cerdan » sans chercher la trace d’une époque de toutes les grâces, de  toutes les joies et de tous les prestiges. Il ne pourra admirer cet élégant monument sans que sa mémoire reconstitue la vie de ce géant casablancais, le plus beau, le plus élégant et le plus digne de la réputation universelle. C’est dans ce lieu tout chargé d’histoire et fort populaire chez les gens de l’époque, que le raffiné et le charmeur Cerdan avait gagné le pouvoir de la séduction et se sentait au faîte de sa gloire.
Ce grand champion, qui symbolisait la singularité casablancaise, était aussi  un magnifique cadeau du Maroc. Il représentait pour les Marocains une légende du siècle. Le Maroc était sa patrie. Les belles et les solides qualités des Marocains se reflétaient en lui : droiture, sens pratique, politesse aisée et amour des jouissances simples. Toutes ces qualités amenaient Cerdan dans son itinéraire sportif et le qualifiaient pour combattre et vaincre.   Quand on voit cette brasserie de nos jours, célèbre par son passé historique, on ne saurait concevoir ce qu’était ce lieu autrefois. Mais les témoignages racontent qu’elle était la plus célèbre et la plus enviée des brasseries de son époque, où se succédaient, pour les plus grands de ce monde, des fêtes d’une magnificence plus que royale. Le prince Cerdan y rencontrait les plus élégantes personnalités du monde. C’était là, et nulle autre part, qu’il avait ressenti la vive intuition de l’histoire.
C’était Casablanca, vécu au quartier « Mers Sultan ». Marcel Cerdan y avait passé presque toute son existence. Il était casablancais, il ne connaissait rien d’autre, n’admirait rien d’autre que cette ville. Il se trouvait proche de  Larbi Benbarek. Cette perle noire qui faisait partie de la mythologie de son époque. Ils s’étaient liés d’une grande amitié où le sport semblait n’avoir aucune part. Cerdan admirait Benbarek, il le fréquentait, il était sélectionné à ses cotés dans l’équipe du Maroc qui affrontait la France.
Casablanca était alors l’un des centres sportifs du monde. Cerdan et Ben Barek étaient les grands noms casablancais qui tenaient l’affiche. Pour réussir, ils avaient une grande détermination. Cerdan ne demandait qu’à être encouragé dans sa voie sportive, car la boxe ne lui faisait pas peur. Benbarek ne cédait pas aux défis du football. Ce qui restait durable en eux, c’était  le sentiment réciproque d’affection et de sympathie qui se fondait sur les liens de l’amitié. Ainsi commençait pour eux ce cycle décisif de leur vie, dont ils rêvaient.
Cerdan appréciait Casablanca, cette ville éminemment civilisée. Il pouvait y vivre alors qu’il ne le pouvait pas à Paris. A Casablanca, il se sentait bien. Il ne déprimait pas, ce qui lui arrivait souvent ailleurs. Il allait aux restaurants, aux brasseries et aux stades. Il se promenait, il voyait des amis. Au milieu de ses  familiers amis, Cerdan n’était plus seulement le sportif reconnu ayant réalisé un idéal. Mais, il était un grand ami des Casablancais et un intermédiaire valable entre les  Français et les Marocains.
Casablanca de ce début du siècle précédent émerveillait le jeune boxeur en quête de célébrité. Dans cette ville, il entamait ainsi à la fois sa carrière de footballeur et celle de boxeur, cette période est restée gravée dans sa mémoire. Il cherchait toujours son chemin, il attendait quelque chose qu’il sentait arriver, qui lui semblait imminent. C’était le championnat du monde.
Dès qu’on entend le nom de Marcel Cerdan, on pense à Edith Piaf. Tous les deux avaient subi les inévitables épreuves, les mêmes inquiétudes et  les meilleurs élans. Les Casablancais de cette époque avaient beau être habitués à vivre l’épanouissement de la grande amitié qui unissait Cerdan et Piaf. Ils étaient heureux de voir leur idole s’intéresser à Piaf. Ils considéraient que Cerdan était entièrement libre de tout mener à sa guise.
Pour Casablanca si fière de sa légende, Cerdan n’était pas un aventurier. Le hasard a voulu qu’il rencontre un jour Edith Piaf. Elle était vraiment célèbre et charmante et, de plus, tout à fait le genre d’artiste qui lui convenait. Il savait que leur histoire aurait fini comme les feuilletons de série, et nul ne comprit son secret que lui-même. Il se garda bien de diminuer les effets de cette histoire sans le moindre commentaire. Il était toujours dévoué et fidèle à sa famille, et grâce à elle, il pouvait achever son œuvre sportive.
Dans son livre consacré à Piaf, Simone Berteaut se sentait éblouie par la candeur de Cerdan et par sa marocanité : «C’était plutôt sympa. On avait l’impression de se connaître déjà. Je lui ai demandé : - Et toi, tu es du pays ? Oui. – Qu’est-ce que tu fais ? Je suis boxeur. Il a dit ça avec un drôle d’accent. Pas d’erreur, il était bien du coin. Il se redresse, son coude dans le sable ; pose sa tête sur une main si blanche que j’avais du mal à croire qu’elle appartenait à la boxe. Puis il m’annonce triomphalement : - Je suis Marcel Cerdan. »
Berteaut faisait allusion aussi à sa famille : « C’est un fidèle, Marcel. Marinette, c’est sa femme, celle qui lui a fait ses fils, c’est sacré. » Elle se plaisait à évoquer des épisodes de ses années de souffrance : « Mais il était malheureux. Il a souffert ; lui. Il y en a d’autres qui ont souffert, mais comme lui, ce n’est pas possible. Lui, il était sûr qu’Edith était supérieure intellectuellement. Il comptait sur elle pour faire son éducation, son instruction, lui apprendre à se tenir. Il attendait tout d’elle».
Cerdan qui, quoi qui ait dit de sa vie, était satisfait de soi-même parce que son génie et sa ténacité faisaient rêver ses adulateurs et ses détracteurs. Son nom et ses titres éblouissaient ses amis. Les casablancais du temps se souviennent encore du jour où la population Casablancaise lui avait réservé un accueil triomphal après avoir gagné le championnat du monde des poids moyens en battant  par K.O le géant Tony Zale le 21 septembre 1948.  
Dans sa brasserie, Cerdan trouva  son vrai public, composé d’amis intimes, sportifs, intellectuels, journalistes, artistes… auxquels se mêlaient les gens élégants désireux de rencontrer cette légende casablancaise. A cette époque, il parlait de l’un de ses combats qui avaient fait sa gloire. Il racontait une anecdote, un souvenir de sa jeunesse. Il évoquait encore l’une de ses aventures du passé. Tous ceux qui ont connu cette brasserie du temps passé, se souviennent de l’ambiance feutrée d’entende profonde, spontanée et souvent inexprimée entre personnes.
 A cette époque-là aussi, les Marocains éprouvaient de l’amour et de la passion pour la boxe. Pour eux, la boxe remplaça toutes les disciplines sportives à part le football. La boxe resta la grandeur idéale à laquelle on mesurait non seulement la boxe, mais aussi les boxeurs et leurs mérites. . Cerdan, ce maître de la boxe, cet esprit de sportif qu’il était, connaissait que la gloire ne s’acquiert pas, on l’a de l’amour et du sentiment de la gratitude. Quand nous demandons  aujourd’hui quels sont ceux qui peuvent se permettre de porter un tel jugement sur une discipline honorée et adorée, nous nous apercevons que ce ne doit être que Marcel Cerdan.
Cerdan, ce boxeur glorifié dans le monde entier était marocain d’éducation et inséparable des destinées du Maroc. Il ne pouvait rester indifférent à l’occupation qui s’empara, à la charnière du siècle précédent, de millions de Marocains. Il n’acceptait pas les idées des colons. Son amour du peuple marocain lui avait depuis longtemps fait goûter la beauté et la générosité de ce pays. Avec ses amis marocains ou français, il soutenait toujours la cause des Marocains. Il sentait de façon particulièrement aiguë, combien il était redevable, en tant que sportif, à ce pays et à ce peuple.
Cette légende avait atteint son apogée sous le ciel du Maroc. Pour les Marocains, il était leur symbole de la grandeur et de la célébrité.  C’était dans leur pays que Cerdan se sentait à l’aise, respirait et s’entraînait merveilleusement bien. Aujourd’hui, l’orage provoqué par ce géant s’est calmé. Aujourd’hui, soixante-trois ans après sa mort, aucun de ses amis ou de ses admirateurs n’a contribué à sauver Cerdan de l’oubli. Nul n’a pris sa plume pour réhabiliter la mémoire  de ce boxeur de haute taille qui symbolise, à nos yeux, l’esprit de la belle époque.  
Dans ses derniers jours, Marcel Cerdan avait aimé la vie avec une gravité souriante et une sorte d’optimisme. Il n’avait à peu jamais quitté Casablanca, sa grande ville aimée. Il y vivait en grand prince dans sa demeure et dans sa brasserie qui évoque toujours sa mémoire.  Grâce au Maroc, son pays le plus cher, il était parvenu à se faire un nom parmi les géants de l’époque et a trouvé sa propre place au soleil. L’amour qui le liait aux Marocains, l’avait si bien rapproché de ce peuple et de ce pays.
Au terme d’une vie consacrée à la boxe, Marcel Cerdan trouva la mort dans un accident d’avion survenu au-dessus de l’Archipel des Açores. Le destin a voulu que ce géant de la boxe soit mort alors qu’il était encore jeune et au top de sa carrière. Aujourd’hui, nul ne se souvient de lui. Ses amis ont  l’un après l’autre quitté ce monde et ceux qui sont encore en vie ne prennent aucune initiative pour entretenir sa mémoire.
Après avoir vécu une vie brève, mouvementée et idyllique, Cerdan, ce champion hors norme, n’aurait sans doute pas apprécié  que son corps quitte un jour le sol marocain. Toute sa vie, il avait toujours exprimé le souhait d’être  enterré au Maroc, aux côtés de ses amis de  Casablanca. On se souvient du sort de Cerdan, à savoir le rapatriement de sa dépouille qui était un acte injustifiable. Cerdan était mort de nouveau. Ici, dans ce boulevard, pendant des années, Cerdan portait un secret de bonheur. Ce bonheur, il ne le devait pas  uniquement à ses exploits, mais à quelque chose de vital, à un secret d’amour. Il avait choisi rien de moins que de donner sa vie pour le Maroc et pour ses amis.
Après la mort de Cerdan et à la mémoire de cette légende. Edith Piaf possédait une singulière voix pour émouvoir les admirateurs, en interprétant une chanson pathétique qui exposa profondément ses sentiments et toucha plus particulièrement les sens : «Mon Dieu, laissez-le-moi. Encore un peu, mon amoureux. Un jour, deux jours, huit jours ! Laissez-le-moi. Encore un peu à moi ! Le temps de s’adorer, le temps de le dire, le temps de se fabriquer des souvenirs». Cette chanson sur la mort de Cerdan sera reliée à sa mémoire. Dans cette chanson, Edith Piaf exprimait ses sentiments à propos de cette tragédie. Son succès était immédiat ; de multiples versions paraissaient en français, en anglais, en allemand...Son style, le choix du texte. Son esprit lugubre et funèbre, font de Cerdan une légende immortelle et éternelle.   
Telle était la vie de ce grand boxeur marocain qui représentait une des plus grandes figures de la boxe mondiale. Cette légende était supérieure à la fois par son talent, son intelligence et par son élégance.  Ceux qui l’ont approchée davantage ont admiré sa force attractive et ses qualités de sportif. Quel homme extraordinaire.

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